bien avant les pompons, les jupes à panneaux et les pyramides, le cheerleading était un sport de garçons. Eh oui! Uniformes assortis, mégaphone en main, chantant des
hymnes aussi simples que « Rah! Rah! Sis
Boom Bah! », les premiers cheerleaders étaient des hommes. Cent trente-quatre
ans plus tard, le cheerleading s’est métamorphosé en un sport ralliant danse, gymnastique et acrobaties de groupe unique
en son genre.
Vers
les années 1800, l’éducation était plutôt réservée aux jeunes hommes dont les parents étaient assez prospères pour leur
payer des études. C’est pourquoi, afin de passer le temps et de s’amuser
un peu, les étudiants jouaient à des sports, mais plus particulièrement au football. C’est
en 1870 que la tradition du cheerleading a vraiment débuté à causes de six étudiants de l’Université de Princeton aux
Etats-Unis qui avaient inventé un hymne pour promouvoir l’esprit de solidarité de leur école à l’occasion d’une
partie de football. Lors de ce match, on pouvait entendre la foule entonner le
chant que ces hommes scandaient afin de mener leur équipe de football à la victoire : « Hurray! Hurray! Hurray! Tiger, Sis, Boom, Ah! Princeton! » Quelques heures auparavant, ces hommes avaient été expressément rassemblés par Thomas
Peebler, un finissant de l’université, qui en avait eu l’idée afin d’animer le public et d’ajouter
de l’ambiance sur le terrain.
Par après, Peebler ramena le concept des hymnes à l’Université du Minnesota, où il était entraîneur. C’est là-bas que le 2 novembre 1898, Johnny Campbell, un étudiant de première
année, changea le cours de l’histoire du cheerleading. Lors du dernier
match de son équipe de football qui avait eu un parcours de saison horrible, il se leva, pris un mégaphone et cria :
« Rah, Rah Rah! Ski-U-Mah! Hurray! Hoorah! Varsity! Varsity! Minn-e-so-ta! » Sa voix résonna dans tout le stade
et la foule se mit à répéter après lui. À la saison suivante, Johnny Campbell
et cinq autres étudiants formèrent la toute première équipe de cheerleaders. Durant
la même année, le porte-voix fit son apparition et fut le premier véritable outil des cheerleaders.
Trois
ans plus tard, en 1901, un des membres de cette équipe fut tellement exalté face à la victoire qu'allait remporter son école
qu'il se mit à effectuer des sauts acrobatiques devant la foule. Le public, surpris par les
mouvements énergiques de l'homme, venait d'assister à la première forme d'acrobaties dans l'histoire du cheerleading. Après cet événement, le
cheerleading se répandit vite parmi les écoles secondaires et les universités et la très honorable position de capitaine d’équipe
devint très convoitée. Le rôle premier de l’équipe de cheerleading, à l’époque,
était de s’assurer que les yeux des spectateurs étaient constamment rivés sur le terrain de jeu, par l’intermédiaire
d’un cheer, de chants, d’acrobaties et de sauts.
Ce n'est qu'en
1920 que les femmes se firent une place dans les équipes de cheerleading et par le temps des années 1925, les équipes « co-ed », c’est-à-dire
mixtes, proliféraient partout dans le pays. Grâce à elles,
des mouvements de tumbling, c'est-à-dire d'acrobaties incluant roues, rondades, sauts périlleux et sauts de
mains, furent incorporés lors du cheer. Au cours des
années suivantes, les enseignes firent leur apparition permettant à la foule d’encourager
leur équipe avec les cheerleaders. En 1930, les pompons en
papier crépon virent le jour et dès lors, ils constituèrent l'emblème du cheerleading.
Vers 1940, tout tournait autour des jupes à panneaux virevoltantes et des pompons en papier crépon. Étant donné que les hommes furent appelés pour la Seconde Guerre Mondiale, ils quittèrent
la scène du cheerleading. C’est ainsi que le sport devint quasi-exclusivement féminin. À leur retour, les hommes virent leur sport transformé en une discipline sérieuse et composée
essentiellement d'acrobaties de groupe et de gymnastique époustouflantes, de mouvements de danse
à couper le souffle. En 1948, le premier camp de cheerleading se fit à l'Université Sam Houston à Huntsville, toujours aux États-Unis. C’est Lawrence Herkimer,
un ancien cheerleader de l’Université de Southern Methodist, qui anima le camp qui permit à plus de cinquante-deux
filles d'apprendre les rudiments du sport et d'améliorer leur technique. L’année
suivante, il créa l’Association nationale de Cheerleading (NCA),
une association reconnue aux Etats-Unis, encore à ce jour.
Au travers des camps durant les années 1950, le cheerleading atteignit un tout nouveau
niveau de difficulté, bien plus élevé qu’auparavant. En 1953, Herkimer
fonda la Cheerleading Supply Company qui offrait un catalogue vendant des uniformes, des pompons et autres fournitures
pour cheerleaders partout aux Etats-Unis. En 1957, il introduisit le fameux spirit
stick lors d’un de ces camps.
En 1960, Fred Gastoff inventa les pompons en vinyle remplaçant ainsi ceux en papier
crépon. Puis, en 1967, la première compétition de cheerleading fut organisée,
le « Top Ten College Cheer Squads. »
C’est durant les années 1970 que le cheerleading subit un changement radical. À cause de l’explosion des compétitions de cheerleading, le but d’une
équipe n’était plus uniquement d’attirer le plus de gens lors de leurs parties de football, mais d’être
la meilleure équipe aux États-Unis. En conséquence, le degré de difficulté des
routines et des portés augmenta encore plus. En 1978, le Championnat collégial
de Cheerleading fut diffusé pour la toute première fois sur le réseau de télévision CBS-TV laissant, ainsi, un tout nouveau
genre de public découvrir ce sport augmentant incroyablement sa popularité.
Des années 1980 à aujourd’hui,
le cheerleading a continué d’évoluer et est maintenant reconnu comme l’un des plus importants groupes de leadership
à promouvoir des attitudes positives et un esprit de solidarité en milieu scolaire et dans la communauté. Actuellement, on parle de plus en plus d’associations officielles, d’équipes professionnelles,
de commanditaires et d’équipe de niveau secondaire et même d’école primaire!